La période des fêtes de fin d’année approche à grands pas, avec son lot de cadeaux de Noël et d’emballages à réaliser. Et si vous échangiez le traditionnel emballage cadeau contre le furoshiki, la technique japonaise de l’emballage avec du tissu ? Pratique et écologique, cette méthode vous servira non seulement à fabriquer de beaux paquets cadeaux, mais aussi des sacs et sacs à main. Pour changer un peu du traditionnel tote bag et pour éviter les emballages jetables, le furoshiki s’impose !
Qu’est-ce que le furoshiki ?
Le furoshiki désigne la technique traditionnelle de l’emballage d’un objet dans un tissu que l’on plie et que l’on noue. Le pliage et le nouage d’un carré de tissu sert à fabriquer un paquet cadeau, mais aussi à emballer et transporter divers objets comme le bento, les courses ou les vêtements. L’utilisation du tissu comme emballage existe depuis le 8e siècle, on peut donc parler du furoshiki comme du sac japonais traditionnel.
Si les premiers modèles de tissu pour furoshiki étaient rectangulaires, ils sont désormais carrés et permettent d’emballer toutes sortes d’objets et de cadeaux.
Pour réaliser un emballage japonais, on peut trouver une très grande variété de tissus. Tissu à motif traditionnel, tissu rétro, coloré ou uni.
On adapte le style de tissu et la matière en fonction du destinataire du cadeau et de l’occasion. On peut par exemple utiliser de très beaux tissus en soie pour réaliser d’élégants cadeaux d’anniversaire ou de mariage.
Il existe de nombreuses techniques de furoshiki pour fabriquer de beaux emballages cadeaux. Parmi les plus connues on peut trouver l’emballage de 2 bouteilles, l’emballage pour boite carrée, rectangulaire et même ronde.
En plus de l’empaquetage de cadeau, les techniques de pliage et de nouage peuvent aussi servir à fabriquer des sacs plus ou moins grands.
Selon les dimensions de votre tissu vous pourrez facilement vous confectionner un sac de courses, un petit sac à main ou un sac à dos.
Les possibilités semblent infinies et feront appel à votre créativité. On peut encore trouver de nouvelles façons d’utiliser un foulard pour ranger ou transporter des objets. Ces techniques, qui sont comparables à l’origami sur tissu, peuvent s’élever au rang d’art du pliage pour les passionnés.
Ne confondez pas le furoshiki avec le Bojagi et le Tenugui
L’emballage tissu à la japonaise ressemble beaucoup au Bojagi coréen. Cette étoffe, qui pouvait être un assemblage de tissus, était utilisée pour le transport d’objets, ainsi que pour emballer la nourriture.
Le tissu pour furoshiki ressemble également au Tenugui, un tissu plus fin et plus petit, qui ressemble à un drapeau long. Les Japonais l’utilisent pour s’essuyer le front ou les mains. Le Tenugui peut aussi servir pour la décoration et pour l’empaquetage d’objets. Cependant, à la différence du furoshiki, les bords de son tissu ne sont pas cousus. Le furoshiki quant à lui est renforcé, car il est susceptible de supporter des objets lourds.
Bojagi, Tenugui ou furoshiki, ils présentent tous l’avantage d’être zéro déchet ! Vous pouvez utiliser et réutiliser votre carré de tissu à loisirs : sac à main, foulard pour les cheveux, et toutes vos idées créatives.
Pourquoi adopter le Furoshiki
La première bonne raison de remplacer le papier cadeau par le furoshiki est qu’il est écologique et économique. Au lieu d’utiliser du papier jetable, du scotch et des rubans, vous n’aurez besoin que d’un carré de tissu. Une solution nettement plus éco-friendly, car sans déchet. Notre planète réclame plus que jamais notre attention, c’est le moment d’adopter une stratégie anti-gaspillage !
L’autre avantage de l’emballage japonais c’est son côté pratique. Les différents pliages permettent d’emballer toutes sortes d’objets, allant de la boite rectangulaire, à la bouteille, en passant par les objets ronds et les vêtements.
Le furoshiki ne se limite pas à l’emballage de paquets cadeaux, loin de là. Il est réutilisable dans la maison et dans la vie quotidienne. Vous pouvez vous en servir comme décoration murale, comme sac, ou même pour emballer votre déjeuner.
Le foulard japonais ne se contente pas d’être pratique, il est aussi très esthétique. Les possibilités ne manquent pas en matière de tissus, puisqu’il existe des motifs pour toutes les occasions.
Enfin, le furoshiki fait appel à notre créativité. Bien qu’il existe déjà beaucoup de techniques de pliage, vous pouvez continuer de découvrir de nouvelles méthodes pour créer des contenants, des emballages ou des sacs. Parcourez les tutos et les DIY pour débuter. Les techniques sont à la portée de tous et ne demandent pas de couture.
Les plus beaux tissus à furoshiki
L’histoire du foulard japonais
L’histoire du furoshiki remonte à l’ère Nara, c’est-à-dire de 710 à 794. Le nom de furoshiki n’existait pas encore, mais on pratiquait déjà l’emballage dans du tissu et on appelait cela tsutsumi. À l’époque, les nobles faisaient emballer leurs objets précieux dans des étoffes afin de les protéger.
Plus tard pendant l’ère Heian (de 794 à 1185), le furoshiki sert principalement à emballer les vêtements. Il s’appelle koromozutsumi, qui peut se traduire par emballage-vêtement.
Pendant la période Muromachi, qui s’étend de 1336 à 1573, les seigneurs commencent à utiliser cette technique pour emballer leurs vêtements, lorsqu’ils se rendent dans les bains. Avant de se baigner, ils étendent une étoffe décorée au blason de leur famille, afin d’y placer leur kimono et leurs effets personnels.
Il ne restait plus qu’à plier et nouer le tissu pour en faire un paquet transportable. Dès lors, on appelle cette technique furoshiki, en référence à furo pour le bain et shiki qui veut dire déployer. L’ensemble évoque l’idée d’étaler pour le bain.
Pratique et modulable, le furoshiki est très utilisé pendant la période Edo. Entre 1868 et 1912, pendant l’ère Meiji, tous les Japonais possèdent au moins un furoshiki.
Au 21e siècle les sacs en tissu sont de moins en moins utilisés, à cause de l’apparition des sacs plastiques. Mais depuis maintenant quelques années, le furoshiki revient sur le devant de la scène en raison des préoccupations écologiques. Sur l’archipel japonais, on désigne même du terme mottainai, la gêne provoquée par le gaspillage. Grâce à cet effort écologique, le furoshiki regagne les cœurs et s’exporte désormais bien au-delà des frontières japonaises.
Quel tissu pour le Furoshiki ?
Traditionnellement, le coton et la soie sont privilégiés pour le furoshiki. À notre époque, les matières sont vraiment diversifiées et on peut trouver du tissu à furoshiki en nylon, en viscose, ou encore en polyester.
Pour emballer un cadeau ou une boite, il est préférable de choisir un tissu assez solide, mais suffisamment souple pour pouvoir se manipuler et se nouer. Choisissez aussi la taille du carré de tissu en fonction de ce que vous souhaitez emballer. Par exemple, comptez un côté de 50 cm pour l’emballage d’une boite bento et 90 cm pour emballer une bouteille de vin ou pour faire un sac.
Qui dit choix de tissu, dit aussi couleurs et motifs. Selon la tradition japonaise, on choisira des couleurs claires pour les occasions heureuses, et des couleurs plus sombres, comme l’indigo, pour les évènements solennels ou tristes.
On choisit la couleur en fonction de l’évènement, mais pas seulement. La saison compte aussi beaucoup pour sélectionner une couleur ou un motif. Si vous offrez un cadeau au printemps, choisissez un tissu à motif floral, avec une préférence pour les sakura, les fleurs de cerisier, typiques du Japon. En automne, préférez un motif de feuilles d’érable.
Dans le passé, les tissus pour furoshiki étaient décorés de l’emblème ou du blason de la famille. Même si cette tradition n’est plus d’actualité, certains codes et croyances demeurent, quant au choix des motifs du tissu. Par exemple, les décorations à feuilles de prunier, bambou ou vagues évoquent un bon présage.
Pour souhaiter la longévité, on utilisera un motif de chrysanthèmes, tandis que la pivoine représentera la noblesse. Les autres décorations traditionnelles comme les grues sont aussi très populaires pour un cadeau de mariage ou de naissance.
Le motif Karakusa est associé aux voleurs
De la même façon que nous caricaturons les voleurs avec un bandeau noir, un bonnet et une marinière, les Japonais ont eux aussi une image précise de ces personnages, et il y a une raison à cela.
Pour comprendre pourquoi, il faut remonter dans le temps, à l’époque où chaque foyer japonais, possédait un furoshiki. Le tissu utilisé était le plus souvent vert, à motif karakusa, pour représenter la longévité.
Ce motif originaire d’Égypte est reconnaissable à ses arabesques, qui représentent les feuilles et tiges d’une plante.
Dans les maisons de l’époque, on rangeait le furoshiki dans un meuble à tiroirs. C’est cette commode, qui était le premier lieu d’exploration des cambrioleurs. Ces derniers cherchaient d’abord un furoshiki, qu’ils utilisaient ensuite pour emballer tous les objets dérobés (argent, bijoux, kimonos).
Après leurs méfaits, ils pouvaient circuler dans la rue avec leur butin, sans crainte d’attirer l’attention, puisque la plupart des gens utilisaient ce genre de sacs.
Voici donc l’image du voleur, que l’on peut trouver dans les dessins animés japonais : un homme qui cache son visage avec un foulard et qui transporte un gros sac en tissu vert à motifs karakusa (ajoutez un sourire sadique en option).
Comment plier le Furoshiki ?
Il existe différents pliages de furoshiki. On choisit une technique, plutôt qu’une autre selon l’objet que l’on souhaite emballer avec du tissu. Si vous débutez avec le pliage de foulard, vous pourrez vous inspirer des nombreux tutoriels en ligne. Voici une vidéo pour apprendre à plier et nouer votre foulard en emballage cadeau japonais et en sac.
Pour emballer une bouteille, on utilise la technique Bin tsutsumi, comme ci-dessous. La prochaine fois que vous serez invité à un diner, vous pourrez offrir une bouteille de vin avec style grâce à cette technique.
Il existe encore bien d’autres techniques à découvrir :
- L’emballage avec un nœud visible : Otsukai tsutsumi
- Le paquet rond : Suika tsutsumi
- Pour emballer un objet long : Entou tsutsumi
- Pour 2 livres : Hon tsutsumi
Est-ce que je récupère mon foulard à la fin ?
Quelle est l’étiquette concernant l’emballage cadeau en tissu ? Doit-on offrir l’étoffe en même temps que le cadeau, ou bien le récupère-t-on après le déballage ?
La tradition japonaise veut que l’on présente le cadeau emballé dans son foulard, puis qu’on déballe le paquet avant de l’offrir. Celui qui fait le cadeau retrouve donc son foulard en tissu à la fin.
Si vous n’êtes pas à l’aise avec cela, vous pouvez toujours envisager le foulard comme un cadeau bonus, et le laisser à l’heureux destinataire du présent. Il pourra le réutiliser et découvrir à son tour les joies du furoshiki japonais !