Les chaussettes sont des accessoires très importants au Japon. Contrairement aux occidentaux, les Japonais enlèvent systématiquement leurs chaussures lorsqu’ils entrent dans une habitation ou dans certains restaurants. Dans ces circonstances, les chaussettes sont visibles tout au long de la journée et il serait mal venu de montrer des chaussettes usées, trouées ou sales. C’est pour cela que l’on trouve tant de styles de chaussettes japonaises. Aujourd’hui nous allons nous pencher sur les tabi, ces chaussettes traditionnelles du Japon qui continuent de fasciner et d’inspirer les créateurs de mode comme par exemple Maison Margiela et ses chaussures tabi.
Les meilleures ventes de tabi
Qu’est-ce-que les chaussettes japonaises tabi ?
Le mot Tabi se traduit par « sac à pied » en français. Il désigne des chaussettes traditionnelles mixtes que l’on porte habituellement avec un kimono ou un yukata. Ces chaussettes, que l’on confond souvent avec les chaussures de ninja, les jikatabi, ont la particularité de séparer le gros orteil. Grâce à cette caractéristique, il est possible de les porter avec des geta ou avec des zōri, les sandales japonaises.
Les modèles classiques sont en coton, et ne sont pas élastiques, contrairement aux chaussettes occidentales. Les tabi ont également une semelle un peu plus épaisse, qui permet de les utiliser comme pantoufles pour l’intérieur. Elles s’ouvrent sur l’arrière et se ferment avec des sortes d’agrafes en métal.
Si elles sont traditionnellement en coton et de couleur blanche ou noire, on trouve aujourd’hui une grande variété de ces chaussettes japonaises. Il existe des modèles en stretch, des chaussettes colorées, représentant des personnages ou bien des paysages typiques du Japon.
Aux origines des chaussettes traditionnelles
Les premières tabi étaient fabriquées en cuir et il fallait les nouer avec des lanières. Au début, seuls les personnes aisées les portaient, les gens d’origine plus modeste portaient des sandales en paille. Dès le 15e siècle, avec les imports de coton provenant de Chine, les chaussettes tabi en coton se sont démocratisées.
Avec l’arrivée de ce nouveau matériau, les chaussettes en coton sont devenues accessibles à toutes les classes de la population. L’accès généralisé à ce produit entraina de nouvelles règles afin d’indiquer quand et comment porter les tabi. Les modèles colorés ou à motifs étaient réservés aux artistes, tandis que les samouraïs pouvaient porter toutes les couleurs à l’exception du fil d’or et du violet. Pour la classe populaire, on autorisait le bleu indigo.
Gyōda, la ville historique des tabi
Impossible de parler de tabi sans mentionner la ville de Gyōda, dans la préfecture de Saitama. Cette ville est le véritable berceau de la chaussette traditionnelle japonaise, puisqu’elle la produisait industriellement au 19e siècle.
D’après la légende de la ville, la production aurait même commencé plus tôt, durant l’ère Jōkyō, c’est-à-dire entre 1684 et 1688. Quelques années plus tard, durant l’ère Kyōhō (de 1716 à 1736), les femmes auraient été encouragées à fabriquer des tabi, puis la production se serait accélérée.
Certaines usines de la ville fonctionnent toujours et utilisent les mêmes machines qu’à l’époque. Ce sont les machines fabriquées au Japon ou bien importées d’Europe pendant l’ère Meiji.
Les usines de la ville de Gyōda que l’on appelle tabigura étaient responsables de 80% de la production nippone au paroxysme de leur prospérité.
Aujourd’hui, les employés de ces usines, tels des gardiens d’un savoir-faire historique, fabriquent des Gyōda tabi en tissu. Pour cela ils utilisent des emporte pièces, ainsi que des machines à coudre pour assembler les différentes pièces de la chaussette.
Notez aussi que la ville de Gyōda, très fière de son patrimoine, propose le seul défilé de mode de chaussettes tabi. Il s’agit du Gyōda Tabi Collection.
Comment porter les chaussettes traditionnelles ?
Ouvrez la partie arrière des chaussettes et repliez-la de façon à avoir un espace suffisamment large pour passer votre pied. Glissez votre pied dans la chaussette jusqu’au talon. Ajustez la ensuite à la forme de votre pied, en séparant le gros orteil du reste des orteils. Pour finir, fermez les kohaze (les attaches métalliques) un par un jusqu’en haut.
Il faut savoir que les tabi blanches peuvent être portées par les femmes comme par les hommes. Par contre, traditionnellement, seuls les hommes portent les tabi de couleur noire ou bleu marine. Bien-sûr aujourd’hui, tout le monde est libre de choisir le modèle qui lui plaît, indépendamment de son sexe. Les fabricants l’ont d’ailleurs bien compris. Ils proposent une très grande variété de chaussettes colorées ou imprimées pour tous les goûts. Retrouvez les tabi traditionnelles et les tabi imprimées sur Amazon.
Il existe également davantage de matières aujourd’hui. Si l’on trouve toujours les chaussettes japonaises traditionnelles en coton, on peut aussi se procurer des modèles en soie, en matière élastique, en stretch, ou encore en nylon.